MySQL, Linux, Java, Firefox. Aujourd’hui, ces solutions sont devenues presque incontournables.
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Firefox avoisine entre 15% et 20% de part de marché mondial voir 25% de part sur le marché des navigateurs en Europe.
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Java, le langage phare de Sun est devenu un langage libre depuis maintenant quelques mois
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Linux est présent sur plus de 20 % des serveurs
Depuis le 22 janvier dernier, la dernière version de Joomla, la Joomla! 1.5 Stable (nom de code Khepri) est sortit proposant une véritable révolution de ce CMS le plus téléchargé sur le web. Cet article revient en détail sur ce modèle de réussite du monde libre.
Comment juger de la réussite d’un projet Open-Source ? A la différence des projets commerciaux, il est très difficile d’estimer le nombre de clients qui ont achetés une solution. En effet, la mise à disposition légale des solutions open-source en téléchargement rend impossible toute possibilité d’avoir des chiffres précis sur ces différents marchés.
De même, du fait qu’il n’existe pas d’entreprise qui consacre une équipe au développement de ces solutions mais que ces solutions sont développées le plus souvent par une communauté composé de plusieurs développeurs, il est très difficile d’estimer de manière fiable le coût de développement réel de ces solutions open-source. C’est une des raisons qui rend les clients encore septiques à utiliser ces solutions, même si actuellement beaucoup de préjugés sont en cours de disparitions grâce aux changements des programmes des écoles qui commencent à intégrer les solutions libres dans leurs cursus. A ce sujet, je vous conseille l’article de JDN Solutions sur les leviers pour libérer la croissance de l’Open-Source.
Pour convaincre les clients, le site Internet Ohloh tente d’estimer le coût de développement virtuel des solutions Open-Source du marché. Même si leur méthode de calcul peut prêter à discussions, ce site a l’avantage d’utiliser la même méthode pour plus de 5000 projets Open-Source.
Selon cette étude, Ohloh estime que Joomla occuperait à temps plein environ 42 développeurs à l’année. Si l’on compare ce chiffre au salaire moyen d’un informaticien français en SSII estimé à 43000€ brut par an, cela représente environ 1,8 million d’euros d’investissement par an. Le projet de Joomla 1.5 étant lancé depuis maintenant deux ans et demi, cela représenterait donc un investissement de 4,5 millions d’euros sans compter le développement et l’expérience acquise par son ainée et le développement de Mambo. L’abandon des solutions développées en interne au profit du CMS Joomla permet donc de réaliser des économies importantes. A la différence des solutions propriétaires Tout-en-Un qui proposent des solutions assez complètes en fonctionnalités mais très difficile à faire évoluer, la nouvelle version de Joomla 1.5 propose un Framework de développement complet qui permet de développer des composants et plugins additionnels pour adapter la solution aux besoins de l’entreprise. Ce Framework écrit en PHP profite de la simplicité d’utilisation de ce langage et les avantages de l’utilisation de la licence Open-Source en font un Framework attractif pour le développement de nouvelles fonctionnalités.
Par sa simplicité d’utilisation et grâce à son aspect entièrement paramétrable par l’intermédiaire de ses templates, Joomla s’est imposé par rapport à ces concurrents sur le marché des sites vitrines. Contrairement à Share Point ou Jalios, Joomla est très peu présent sur les portails intranet des entreprises, on peut cependant penser que le Framework intégré à Joomla 1.5 va permettre à Joomla d’enrichir et de diversifier son offre de fonctionnalités. La précédente version compte à l’heure actuelle plus de 2700 extensions sur le site anglais de la communauté.
Cette absence sur le marché des portails Intranets des entreprises est principalement due à l’absence de gestion de contenu sur le poste client. En effet, Jalios, Share Point proposent de travailler sur des documents fichiers (Doc, PDF, etc). Ces solutions permettent le travail à distance à partir d’outils clients comme la suite Office Word et proposent une gestion du versioning des documents.
Pour finir, Joomla 1.5 est promu à un bel avenir, malgré encore quelques points noirs qui peuvent ternir l’avenir de ce CMS comme la rétrocompatibilité des composants. Même s’il existe un plugin (legacy) qui permet d’assurer une certaine compatibilité des composants développés pour la version précédente, la nouvelle version Joomla 1.5 ne dispose pas de la diversité des fonctionnalités que propose la version 1.0.13. Le développement de nouveaux composants compatibles 1.5 est donc un point important pour assurer le succès de cette nouvelle version sous peine de voir les entreprises préférer encore l’ancienne version pour ses fonctionnalités, ce qui représenterait un frein pour l’avenir de la communauté de Joomla !